à propos
On attend sans doute d'une revue de critique d'art qu'elle s'emploie à restituer une actualité artistique au moyen d'une production textuelle. Comment peut-il en être autrement ? On oublie parfois, cependant, que ces textes n'ont pas toujours pour vocation de valider le travail d'un artiste, de statuer sur le bien-fondé d'une exposition, encore moins de se substituer à un travail de médiatisation. À de nombreux égards, il semble que le travail du critique d'art, loin de se résumer à une façon de ponctuer un propos artistique après-coup, se réalise aussi en amont dans la chaîne des idées et des réflexions. Il y a, pour ainsi dire, une activité quelque peu intangible qui intervient au moment même de la rencontre, là où les intuitions et les connivences se dessinent, mais aussi à l'occasion d'un échange qui, le plus souvent, se prolonge dans le temps. Or, si on mésestime la place et le rôle de l'échange chez les critiques d'art, qu'il se traduise par une forme d'oralité ou par un dialogue à distance, peut-être néglige-t-on également un aspect des plus essentiel, à savoir, le fait qu'une critique reste une activité vivante et riche de ses impondérables.
C'est sur ces bases que la revue Possible souhaite faire de la critique d'art, mais aussi enclencher une réflexion sur la critique d'art. En s'appuyant majoritairement sur le principe de l'entretien, il est question, dans le cadre de cette revue, de mettre la critique d'art en pratique, de la faire vivre, mais aussi de questionner ses modes d'apparition et ses implications. Quel est, en effet, son rôle ? À quoi aspire-t-elle ? Quel état des lieux produire à son égard ? Partant du constat que les critiques n'ont que rarement la possibilité de se réunir et de débattre sur ce qui les rassemble, ou les distingue, la revue Possible envisage la tenue régulière d'assemblées mobilisant critiques, artistes et autres acteurs de l'art afin de discuter de ces questions.
sommaire
n° 1 - hiver 2018
édito
Que font les critiques d'art ?
par Julien Verhaeghe
Ismaïl Bahri — Le pli du geste
par Septembre Tiberghien
Christian Delecluse & Fabien Zocco
Des machines sensibles
discussion
Isabelle Ferreira — Là, où tout est paysage
par Julia Nyikos
Nicolas Floc’h — La couleur de l'eau
par Julien Verhaeghe
Farah Khelil — La grammaire du réel
par Julien Verhaeghe
Georges Tony Stoll — L'effet de surprise
par Vanessa Morisset
Neil Beloufa — MRAC Sérignan
par Rosanna Tardif
Rolf Julius — Galerie Thomas Bernard, Paris
par Clare Mary Puyfoulhoux
Pierre Paulin / Tan Lin — Le Plateau-FRAC, Paris / Treize, Paris
par Vanessa Morisset
Sarah Tritz — Frac Limousin, Limoges
par Clare Mary Puyfoulhoux
Francisco Tropa — Galerie Jocelyn Wolff, Paris
par Claire Kueny